L'Indonésie a annoncé l'arrêt des exportations d'huile de palme. Un problème qui, associé à la pénurie d'huile de tournesol due au conflit russo-ukrainien, aura des répercussions à l'échelle mondiale et pourrait faire grimper les prix de centaines de produits couramment utilisés.
Ne stockez pas l'avocat comme ça : c'est dangereux
Le président indonésien Joko Widodo a annoncé que l'Indonésie suspendrait les exportations d'huile de palme "jusqu'à nouvel ordre" afin de sécuriser les approvisionnements locaux.
La décision de l'Indonésie, comme l'a dit le président, est conçue pour "assurer la disponibilité nationale de l'huile de cuisson" et aider à la maintenir accessible à la population.
Une décision qui n'est pourtant pas un mince problème pour le reste du monde. En fait, gardez à l'esprit que ce pays d'Asie du Sud-Est est le plus grand producteur mondial d'huile de palme.
L'annonce de vendredi a déjà fait grimper les prix de cette matière première. Les contrats à terme sur l'huile de palme brute en Malaisie ont bondi de près de 7 %, mais ont ensuite légèrement diminué après l'annonce que l'huile de palme brute sera exemptée des restrictions. Ainsi, le blocage des exportations de l'Indonésie ne concernera que le produit raffiné.
Il est d''Oléine de palme raffinée, blanchie et désodorisée (RBD), un produit plus transformé qui représente 40 à 50 % des exportations indonésiennes, selon les analystes.
La « parfaite tempête » des huiles végétales
L'interdiction indonésienne arrive à un mauvais moment pour les consommateurs mondiaux. Déjà en mars, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint leurs niveaux les plus élevés jamais enregistrés, a déclaré l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) plus tôt ce mois-ci.
L'arrêt des exportations d'huile de palme d'Indonésie ne peut qu'ajouter de l'huile sur le feu, vu combien de produits nécessitent une huile végétale comme celle-ci pour leur réalisation.
James Fry, président du cabinet de conseil en matières premières LMC International, a qualifié cela de "tempête parfaite". Une nouvelle augmentation des prix, en fait, semble presque physiologique, compte tenu également du fait que les entreprises sont déjà mises à rude épreuve par le manque de huile de tournesol en raison du conflit russo-ukrainien.
La pénurie de graines de tournesol, qui proviennent principalement d'Ukraine, a conduit les entreprises à rechercher des alternatives à utiliser dans leurs produits et le choix s'est porté, comme prévu, principalement sur l'huile de palme. Mais voici un nouveau problème. Lire aussi : Alors l'huile de palme est sur le point de réintégrer nos aliments (mais elle n'a jamais vraiment disparu)
En outre, d'autres huiles alternatives telles que le soja et le canola ne se portent pas très bien non plus, car les approvisionnements en provenance d'Amérique du Sud et du Canada sont plus faibles en raison de la sécheresse et des pénuries de récoltes.
Comme l'a déclaré Fry :
La décision de l'Indonésie concerne non seulement la disponibilité de l'huile de palme, mais aussi celle des huiles végétales dans le monde. Cela se produit alors que les tonnages d'exportation de toutes les autres grandes huiles sont sous pression : l'huile de soja en raison de la sécheresse en Amérique du Sud ; l'huile de colza en raison des récoltes désastreuses de colza au Canada; et l'huile de tournesol en raison de la guerre de la Russie contre l'Ukraine.
En bref, les prix de toutes les huiles végétales vont augmenter. Les alternatives sont de plus en plus rares et chères.
Des importateurs comme l'Inde, le Bangladesh et le Pakistan essaieront d'augmenter leurs achats d'huile de palme à la Malaisie, mais le deuxième producteur mondial d'huile de palme ne peut pas combler le fossé créé par l'Indonésie.
Le plan B de remplacement de l'huile de tournesol par de l'huile de palme pourrait donc échouer. La Coldiretti recommande de profiter de la situation pour utiliser des produits locaux et plus sains :
La décision de l'Indonésie d'interdire l'exportation d'huile de palme doit être l'occasion d'accélérer son remplacement par des produits plus sains et à moindre impact environnemental comme le beurre, l'huile d'olive ou l'huile de noisette utilisés historiquement dans les premières crèmes à tartiner.
Ce qui se passera et dans quelle mesure les prix augmenteront, nous le saurons, probablement à nos dépens, dans les mois à venir.
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Source : Reuters / CNN
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