Greenwashing : un studio cloue les lobbies pétroliers, beaucoup de discussions et rien

Une nouvelle étude japonaise démasque quatre des grandes compagnies pétrolières qui parlent de plus en plus de transition écologique. Dans la plupart des cas, leur engagement sur papier ne se transforme pas en faits

Il est sur le point de finir écrasé, sa mère le sauve

Les grandes compagnies pétrolières parlent de plus en plus souvent de climat, d'énergie verte et de respect de l'environnement. Mais dans la grande majorité des cas, c'est de la merde. Autrement dit greenwashing. L'engagement pour la défense de la planète n'est resté que sur le papier, sans se transformer en actions concrètes. C'est ce que dénonce une récente étude japonaise publiée dans le prestigieux magazine Plos One. La recherche s'est concentrée sur certaines des multinationales pétrolières les plus importantes : les européennes BP et Shell et les États-Unis Chevron et ExxonMobil, responsable d'environ 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre au cours des 50 dernières années.





Les détails de la recherche

Pour confirmer le manque de cohérence entre les paroles et les actes, les chercheurs japonais ont identifié 39 mots-clés dans les documents annuels publiés par les entreprises sur la période comprise entre 2009 et 2020. Ces termes ont ensuite été répartis en quatre catégories : transition, émissions, changement climatique et propreté. énergies.

Greenwashing : un studio cloue les lobbies pétroliers, beaucoup de discussions et rien

@PLOS ONE

Quant à Shell, l'un des premiers géants pétroliers à annoncer vouloir lutter contre la crise climatique, les mots les plus utilisés dans ses rapports sont "énergie bas carbone", "énergie renouvelable" et "énergie propre". Shell s'était engagé il y a quelques années à investir environ 1 % dans les énergies propres, mais il n'a pas tenu sa promesse.

Discours similaire pour BP, dont les mots clés examinés par l'étude étaient très récurrents notamment en 2019.

BP a augmenté l'utilisation de mots dans la catégorie « changement climatique » de 22 à 326 sur la période 2009-2020. La catégorie « transition » a également augmenté de manière significative au cours de la période d'étude, passant de 50 à 418, reflétant une plus grande discussion sur un modèle d'entreprise à faible émission de carbone. En 2009, le PDG considérait BP comme une "compagnie pétrolière", tandis qu'en 2021, BP soutenait la transformation en une "compagnie énergétique intégrée" et s'engageait à passer au zéro émission nette.

Concrètement, la multinationale européenne avait annoncé qu'elle le ferait 1,6 milliard d'euros en 2020 en faveur de la production d'énergie verte, mais s'est arrêté à 750 millions. Ainsi, l'objectif de pouvoir allouer 5 milliards d'ici 8 ans semble plutôt utopique.

Chevron, en revanche, est la seule major pétrolière dans laquelle les mots liés à la protection de l'environnement et à l'énergie propre sont moins courants.



"Le mot" climat "n'a été mentionné que 45 fois pendant toute la période d'étude et était absent des rapports annuels 2009-2011, contre 171 mentions de BP rien qu'en 2020", indique l'étude.

Enfin, en ce qui concerne ExxonMobil, les termes clés liés au climat n'ont fait qu'augmenter depuis 2014. Et alors que d'autres entreprises publient chaque année des rapports complets, cette entreprise n'a présenté que des résumés (sauf pour 2020).

Considérant que l'utilisation totale des mots clés normalisés diminue considérablement en 2020 (lorsqu'un rapport complet était disponible), pour les autres années, les résultats semblent gonflés par la brièveté des résumés des rapports annuels. En dehors de cela, les résultats d'ExxonMobil montrent une augmentation du discours sur les "émissions" et l'énergie "bas en carbone". Mais la faible fréquence des mentions de mots clés dans les catégories « changement climatique » et « transition » reflète le manque d'attention portée à ces questions.

La transition énergétique reste un mirage

La recherche japonaise s'est alors concentrée sur plusieurs cas de publicité mensongère : dans de trop nombreux cas, les compagnies pétrolières se font passer pour du gaz vert et des combustibles fossiles. Et s'ils parlent de plus en plus souvent d'"énergie propre et respectueuse de l'environnement", en réalité ils n'ont jamais présenté de feuille de route claire sur les mesures concrètes à prendre en faveur de la transition écologique.

Encore une fois, aucune major n'a proposé de feuille de route intégrée et concrète pour parvenir à ces réductions d'émissions, ces engagements n'ont pas été respectés. nLes quatre majors ont pris du retard dans la divulgation complète des émissions de gaz à effet de serre provenant des produits à base de combustibles fossiles produits et vendus.



Bref, beaucoup de bla bla bla des lobbies pétroliers. Et peu - très peu - de faits...

Source : PLOS ONE

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